Histoire
De 1911 à nos jours, voici un peu d’histoire aéronautique
à Montélimar et à l’aéroclub au travers de dates importantes.
© ACMPP 2014
1911 Début de l’aviation à Montélimar
L’Aéro-club n’est pas créé, mais déjà cette année la vocation aéronautique montilienne voit le
jour. Roger Morin effectue le premier vol, qu’on peut qualifier d’historique, à Montélimar.
Partant du Champ de Course, route d’Espeluche, sur un appareil Blériot, identique à celui qui
a traversé la Manche avec son constructeur, il atterrit à Dieufefit dans le parc du Château de
Rejeaubert. Il effectue le retour dans la même journée. Ce vol peut certainement être qualifié
d’exploit, car en 1911 les vols, surtout en province ne devaient pas être légion.
C’est la même année qu’eu lieu la première course Paris-Madrid, avec cinq concurrents. Une
terrible catastrophe malheureusement endeuilla le départ à Issy les Moulineaux. Le cinquième
concurrent manque son décollage et fauche le groupe des officiels. M. Berteaux, Ministre de la
Guerre, est tué; M. Monis, Président du Conseil, grièvement blessé.
La course continue malgré tout. Elle est gagnée par Vedrines. Ce même Vedrines qui en mars
1912, estimant la présence d’un aviateur indispensable à la Chambre, se présenta au Sénat,
fit sa campagne en avion et n’échoua que de quelques voix contre le candidat super favori de
cette élection.
Roger Morin construisit sur le « Champs de Courses »,
actuellement l’ hippodrome, un terrain de jeux, un
hangar destiné aux manifestations aériennes qui se
déroulèrent sur le terrain.
1925 Création de l’aéroclub
M. Luca, Sous-préfet de Montélimar, soutenu par un groupe de
montiliens passionnés d’aviation tels que Roger Morin, bien
entendu, De la Jaumerie, Chef d’escadrille de la guerre 14-18 ;
Rougetet, Directeur de la météo ; Espiard, Cuchet, Freydier, etc…
crée le 5 avril 1925, « L’Aéro-club de la Drôme et de l’Ardèche ».
Une stèle en hommage aux exploits de Roger Morin est la première manifestation concrète de
ce premier comité, sur le terrain d’Ancône. Peu d’heures de vol dans les premières années. Il
n’y avait pas d’avion.
Par contre, des manifestations aéronautiques, des fêtes, très prisées, dit-on, par M. le Sous-
préfet, donnent des bases solides à ce nouvel Aéro-Club.
1927-1939 l’aviation en France
M. le Sous-préfet Luca quitte le Club. Président d’honneur, il prouvera son attachement par
des dons généreux mais aussi par des interventions auprès de la FNA et même en essayant
de récupérer de l’argent du Club auprès d’un ex-trésorier indélicat.
En France, l’aviation, si j’ose m’exprimer ainsi, prend des ailes.
Dynamisée par l’exploit de Lindbergh, reliant New-York à Paris sur son « Spirit of St-Louis »
en mai 1927, l’aviation connaît un essor considérable.
•
1927 Paris-Buenos Aires par Costes et le Bris.
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1929 Paris – Tsitsihar (7905 km, record du monde) par Costes et Belonte.
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1930 Début de l’aviation postale avec les Mermoz, Dabry et Gimie qui relient la
France à l’Amérique du Sud. Traversée Paris-New- York par Costes et Belonte sur leur Point
d’Interrogation
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1931 L’aviation postale sur la route des Indes.
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1932 Traversée de la Cordillère des Andes par Guillaumet sur le Potez 25.
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1933 Création de la Compagnie AIR FRANCE.
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1935 Huitième traversée de l’Atlantique Sud par Jean Mermoz sur ‘Arc-en-Ciel.
1927-1939 l’aviation à Montélimar
Avec des appareils très souvent achetés par des membres du Club, tels le Potez 36 de MM.
Chalau et Siaux, le Caudron 232 de MM. Sepiard et Bas, le Caudron Triplace 100 CV de M.
Salomon, etc… le Club s’étoffe, attire de plus en plus d’adhérents.
En 1933, deux avions participent déjà au Tour de France et régulièrement, ensuite aux Tours
du Sud-Est. Une école de pilotage est créée avec un Potez 36 acheté par les élèves pilotes.
M. Espiard . en est le moniteur bénévole. Il est remplacé par l’Adjudant-chef Vernier qui a
obtenu de la Base d’Istres son maintien sur la piste de Montélimar-Ancône.
Gaston Vernier sera pendant de très nombreuses années
une pièce maîtresse du Club : il formera de nombreux
jeunes qui feront par la suite de brillantes carrières dans
l’aviation civile ou militaire.
Dans cette époque des années 30, il convient de rappeler tous les présidents qui se
succédèrent et permirent au Club de se développer, tels que MM. Morin, Chalau, Hygonet,
Espiard, Rode, Salomon, etc…
C’est aussi la naissance de l’aviation populaire sous l’énergique impulsion de M. Espiard et
Gaston Vernier. Le Club grandit en flotte, membres et activités. Il acquiert une très solide
réputation dans le monde aéronautique.
Un buffet-buvette, prédécesseur d’Air-Escale
permet aux aviateurs de l’époque de se
retrouver pour de joyeuses agapes.
Le 14 juillet 1937, la Fédération lui confie (déjà) l’organisation du Rallye International Lyon-
Cannes.
Dans la même année, le Club organise le Concours Régional des Jeunes Brevetés sous le
patronage de l’Aéro-club de France et la Fédération Populaire des Sports Aéronautiques.
En 1937 est également organisée sur le terrain d’Ancône une cérémonie à la mémoire de
Jean Mermoz.
En 1938, le Club totalise 17 brevets et arrive en tête de la « Coupe des Ailes » organisée par
la presse aéronautique.
Dans ces années, l’Aéro-club de Montélimar reçoit 30 000 F du Ministre de I:Air et la
promesse d’une détaxe de 1 franc par litre d’essence.
A cette époque, une telle activité déborde dans toute la région.
M. Salomon crée l’Aéro-club de l’Ardèche à Ruoms.
Le Club prend alors sa dénomination de « Aéro-club de Montélimar et sa région ».
Le Club de « Pont St-Esprit » du Tricastin et de Visan sont également des émanations du Club
de Montélimar.
A titre anecdotique en 1936, l’aérodrome de
Montélimar-Ancône reçoit la visite du “Graf
Zeppelin”.
1939-1945 pendant la guerre
Comme dans toute la France, le Club de Montélimar rentre dans sa coquille: il n’est pas
toutefois complètement inactif : Le terrain est évacué de tout le matériel du Club. Les avions
démontés et garés dans une remise de M. Ruas au Bois de Land. Cinq caisses de pièces
détachées sont entreposées dans le garage Espiard au Teil.
En 1942, un hommage est rendu à son Président d’ Honneur M. Roger Morin, décédé ainsi
qu’à deux membres du Club : MM. Combe et Chastan, morts, victimes de leur devoir.
Une section de modèles réduits est créée avec comme moniteur Gaston Vernier, en attendant
que soit créée la section vol à voile.
1945 la reconstruction
Dès 1945, M. Espiard, Président, avec la complicitéde Gaston Vernier, redonne vie à l’Aéro-
Club et concrétise la possibilité de voler par l’achat d’un premier Stamp.
Les années 1946 à 1955 sont occupées à la reconstitution du site aéronautique: les hangars
sont reconstruits, avec bien sûr quelques parcimonieuses subventions d’Etat, mais surtout
grâce à la générosité de quelques membres, et à
la participation manuelle bénévole et active de
personnes dont certains continuent à animer le
Club de nos jours.
1956 le développement de l’aéroclub
De 1956 à 1963, le Club sous la présidence de M. François Maurin, prend une nouvelle
consistance: les brevets et heures de vol sont sur une courbe ascendante. Le Parc Avion se
modernise, la radio apparaît sur les tableaux de bord.
De 1970 à nos jours.
Une époque qui ne se raconte pas!
C’est, en effet, notre époque, c’est la vie actuelle du Club. Tout l’acquis, tout ce qui se voit sur
le terrain sont les fruits, les résultats des efforts de 20 ans avec, bien entendu, la base des
époques passées déjà racontées.
Nous sommes sûrs que maintenant et plus tard d’autres sauront continuer cette œuvre avec
autant de passion et dans le même esprit.
Les jeunes (et les moins jeunes) qui ont découvert, qui découvrent ou découvriront cette
extraordinaire activité qu’est la possibilité de voler, les anciens, les chevronnés, mais toujours
aussi passionnés d’aviation, seront reconnaissant à tous ceux qui depuis 1912 avec Roger
Morin jusqu’à nos jours et même dans les années à venir ont permis, permettent et
permettront que vive l’AEROCLUB DE MONTELIMAR PORTE DE PROVENCE.
(ACMPP)